Route 66
Oui oui, je sais ça fait longtemps mais à vrai dire, il y a tellement à voir sur cette fameuse route 66, que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour taper ce nouveau post.
Il faut aussi avouer que parler de cette fameuse route 66 n’est pas vraiment facile.
Il y a plusieurs années, j’avais lu un essai sur la « saudade » ce fameux sentiment lusophone que nous avons du mal à comprendre et surtout décrire.
Cette route est la saudade ! Ce mélange de passé dans le présent. Ce qui fut mais ne sera jamais plus. Cette trace laissée, ce qui fait ce qu’est devenu…
Cette route me laisse un goût amer… des sentiments partagés.
C’est un véritable musée. Le temps s’est figé lorsque l’autoroute a définitivement remplacée la route 66.
On imagine très largement l’importance qu’avait cette route, on voit encore cet engouement, ce qu’elle représentait. Elle a accompagné les Etats Unis tout au long de ses différentes transformations : elle a amené les premiers pionniers, les soldats à la seconde guerre mondiale…elle était promesse d’un meilleur lendemain « l’american way of life ». Elle était tellement !
Aujourd’hui elle subsiste grâce aux dons des amoureux de cette route, de cette époque. Ils se battent pour la faire survivre à travers des musées, des restaurations, des éditions de guides…
On s’imagine très bien l’afflux de population telle une ruée vers l’or…puis d’un coup comme une tempête balayant tout sur son passage, comme une fuite…plus rien !
Il y a encore dans l’air de cette imagination féconde, de cette insouciance, ces belles années, cette créativité sans limite. La Blue Whale de Catoosa en Oklahoma, offerte par un mari en cadeau d’anniversaire pour leurs 34 ans de mariage. Elle servi pendant des années comme centre aquatique. On venait s’y baigner, y piqueniquer…
Ou encore ce prof d’art plastique qui a construit des totems dans son jardin
On imagine les villes grouillantes de monde, débordantes de vie.
Cette vie on la voit à travers les fenêtres poussiéreuses des stations services abandonnées, des motels en ruine dont les enseignes tiennent comme par miracle. Tout a été laissé. Les revues, les chaises, les rideaux, les distributeurs… Sans parler de ces centaines de voitures, qui gisent au milieu de nulle part.
Comme si du jour au lendemain on avait pris la fuite tellement vite, que l’on n’avait pas pris le temps d’emmener ses affaires. Qu’on avait tout laissé sur place ! Tout est en état, dans son jus !
La fin d’une période, d’une époque.